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TAXONOMIE ET DÉNOMINATION
Classe : Chondrichthyes
Ordre : Carcharhiniformes
Clade : Neoselachii
Famille : Carcharhinidae
Genre/espèce : Carcharhinus
Noms communs :
Anglais : Oceanic whitetip shark
Espagnol : Tiburón oceánico
Français : Requin longimane
ANATOMIE ET MORPHOLOGIE
Carcharhinus longimanus est une espèce de requin de grande taille de la famille des Carcharhinidae (requiems). Cette espèce peut atteindre une taille maximale de 325-346 cm, la plupart des spécimens mesurant entre 150 et 205 cm. C. longimanus se distingue facilement des autres espèces de requins par ses grandes nageoires arrondies et les marques tachetées de blanc sur le bout des nageoires.
COMPORTEMENT ET CYCLE BIOLOGIQUE
La longévité était estimée à 25 ans. Comme d’autres espèces de carcharhinidés, la femelle C. longimanus se reproduit de manière vivipare. Après une période de gestation de 12 mois, la femelle produit une portée de 1 à 14 petits (moyenne : 6). Comme d’autres espèces de grands requins, C. longimanus se nourrit près du sommet du réseau trophique marin (niveau trophique 4.2), occupant une position de prédateur supérieur avec d’autres espèces de grands téléostéens pélagiques. L’espèce a montré une fidélité à certains sites aux Bahamas où les grands téléostéens pélagiques sont abondants, probablement pour s’alimenter.
RÉPARTITION, ABONDANCE ET ÉTAT DE CONSERVATION
Carcharhinus longimanus est une espèce circumtropicale et la seule véritable espèce océanique du genre Carcharhinus, présente dans les eaux entre les latitudes 30ºN et 35ºS. L’espèce se rencontre principalement dans les zones épipélagiques, des eaux de surface jusqu’à une profondeur de 20 mètres. Il est considéré comme l’une des espèces de requins les plus répandues, vivant dans toutes les eaux tropicales et subtropicales.
Le requin océanique a été caractérisé historiquement comme l’un des requins océaniques les plus abondants dans les mers tropicales du monde. Actuellement, aucune estimation de la taille de la population mondiale n’est disponible ; cependant, de nombreux éléments de preuve indiquent que le requin océanique a connu un déclin important de sa population dans la majorité de son aire de répartition mondiale, avec une réduction globale du nombre de 98 % et une diminution de plus de 75 % depuis la fin des années 1970. La mise à jour de la liste rouge de l’UICN 2019 a évalué la pointe blanche océanique comme étant en danger critique d’extinction à l’échelle mondiale.
MENACES
Des études montrent que les populations de C. longimanus sont menacées par la surpêche à l’échelle mondiale. Les paramètres du cycle vital de cette espèce et sa biologie spécifique indiquent qu’il s’agit d’une espèce à faible résilience à la pêche et à faible productivité. Bien que les requins océaniques ne soient généralement pas une espèce cible dans les pêcheries, la plus grande menace pour l’espèce est qu’ils sont capturés accidentellement en tant que prises accessoires dans pratiquement toutes les parties de leur aire de répartition. Le principal moteur de la pêche (prises dirigées et accessoires) est la valeur élevée des ailerons sur le marché international. C. longimanus est une espèce préférée et très précieuse dans le commerce international des ailerons de requin à Hong Kong, le plus grand marché international d’ailerons.
STATUT DE PROTECTION
La plupart des organisations régionales de gestion des pêches ont élaboré des mesures de gestion interdisant la rétention du requin océanique à pointe blanche. Depuis 2010, la Convention internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique interdit la rétention, le transbordement, le stockage et le débarquement des requins océaniques à pointe blanche. L’UICN reconnaît les requins longimanes comme « vulnérables » dans le monde entier et « en danger critique d’extinction » dans le nord-ouest et le centre-ouest de l’Atlantique.
Protocle SPAW : oui depuis 2017 _ Annexe III
CITES : oui _ Annexe II
CMS : oui
Memorandum d’entente sur la conservation des requins migrateurs (Sharks MoU) : oui depuis 2016 _ Annexe I
Espèces hautement migratrices, Convention des Nations Unies sur le droit de la mer : oui _Annexe I
Plans d’actions internationaux pour la conservation et la gestion des requins (IPOA-Sharks) : oui depuis 1999
Bibliographie